Allaitement maternel exclusif : Offrez un « passeport de vie » à votre enfant

 La santé materno-infantile et la nutrition a été l’un des sujets débattus lors du premier forum de la jeunesse sur le changement social et comportemental dans le domaine de la santé organisé par l’Institut PANOS le vendredi 9 août 2024. Pour l’occasion, un panel composé du Dr Jocelyne Marhone Pierre, Directrice de l’Unité de Coordination Nationale du Programme de Nutrition /MSPP et du Dr Elouse Pierre s’est penché sur ce sujet qui a attisé l’attention des participants.


Guidée par son élan de voir opéré un changement de comportement en matière de nutrition, le Dr Jocelyne Marhone Pierre a centré son intervention essentiellement sur les « 1000 premiers jours de l’enfant » qui couvrent la période de l a conception jusqu'à ses deux ans. Ils sont essentiels pour son développement physique, cognitif et émotionnel. Cette période est souvent qualifiée de "fenêtre d'opportunité" pour mettre en place les bases de la santé et du bien-être futurs.  Les points clés relatifs de ces 1000 jours passent par la nutrition pendant la grossesse, l’accouchement et les soins néonatals, l’alimentation pendant les deux premières années, le développement cognitif et émotionnel, entre autres. 
 
Souvent, les mères haïtiennes découvrent leur grossesse au bout de 4 semaines après une absence de règles alors que l’organogenèse commence déjà au bout de cinq semaines et les organes rudimentaires sont en place au bout de huit semaines. Lorsque la femme découvre cette grossesse à ce stade il y a des dégâts qui sont déjà causés chef l’enfant si la femme n’avait pas pris de vitamine B9 disponible dans les « fèy », a estimé le Dr Pierre. Elle affirme, en outre, que ces dégâts sont irréversibles, d’où la nécessité de faire choix de la prévention.  « Lorsque nous sommes sexuellement actives, nous devons consommer des feuilles pour, en cas de grossesse, nous assurer que l’enfant ne naîtra pas avec des anomalies liées à la malformation du tube neural », a-t-elle préconisé.  
Les données de la Banque mondiale révèlent que le taux de bébés nés avec un faible poids en Haïti est préoccupant. Selon ces statistiques, environ 23 % des naissances en Haïti présentent un poids inférieur à 2,5 kg, ce qui est considéré comme faible. Cela reflète souvent des problèmes de malnutrition pendant la grossesse, un accès limité aux soins prénataux et des conditions socio-économiques difficiles.

« Ces enfants qui naissent avec un poids de 2,5 kg risquent de grandir avec la malnutrition si leur mère ne les allaite pas exclusivement jusqu'à l'âge de 6 mois. Le lait maternel est essentiel, car à cet âge, leur système digestif n'est pas encore prêt à absorber d'autres types d'aliments », a prévenu le Dr Marhone Pierre qui invite les jeunes mères à allaiter leurs bébés pour « signer le passeport de leur santé avec uniquement du lait maternel pendant les six premiers mois de leur vie. »


Bonne nutrition n’est pas synonyme de dépense de sommes exorbitantes

Le Dr Marhone Pierre estime qu’il ne faut pas beaucoup d’argent pour bien manger. « On veut que les enfants haïtiens commencent leur 1000 premier jour avec une nutrition adéquate à partir des aliments du terroir. Une nutrition adéquate n’exige pas des dépenses énormes comme beaucoup le pensent. Ce que vous dépensez pour aller au marché oujour pour acheter un « chen janbe » pour le repas du matin peut aussi vous fournir une nourriture convenable moyennant l’information nécessaire. Et c’est ce qui manque », croit-elle, rappelant que les maladies liées à une mauvaise nutrition sont irréversibles.

« Après les mille premiers jours, l'enfant doit continuer à bien se nourrir. Lorsqu'il mange correctement, il poursuit son développement avec des cellules cérébrales typiques et des ramifications étendues, sans retard de croissance. Les conséquences de la malnutrition sur le cerveau de l'enfant sont comparables à un arbre mal enraciné », a-t-elle renchéri.

« Le lait contient de nombreux nutriments. En plus de ses bienfaits, il améliore le système immunitaire de l’enfant. Si la mère a été vaccinée, elle développe des anticorps qu’elle transmet à l’enfant à travers le lait pour le protéger contre les maladies. Selon des recherches, les enfants allaités sont plus intelligents que les autres. Pour la mère, l’allaitement réduit également le risque de cancer du sein », a ajouté Le Dr Elouse Pierre.

Importance de la consultation prénatale.

Le suivi médical régulier pendant la grossesse est crucial pour la santé des mères et des bébés. Cependant, divers obstacles, tels que l'accès limité aux services de santé, les coûts et les infrastructures insuffisantes, peuvent réduire la fréquence des visites à l’hôpital. « Si une femme enceinte se rend dans un centre de santé ou à l'hôpital, on lui fournira des informations sur la contraception post-partum, l'allaitement maternel, la nutrition, ainsi que les examens qu'elle doit effectuer pour prévenir ou traiter de potentielles maladies. Cela permettra d'aider l'enfant. Si la mère est en bonne santé, elle donnera naissance à un enfant en bonne santé. » Selon les données (source ??), de nombreuses femmes qui devraient consulter un médecin ne le font pas. « Dès que vous êtes enceinte, vous devez consulter un  médecin pour avoir toutes les informations et il élaborera avec vous un plan d'accouchement », a indiqué le Dr Elouse Pierre.

 


Importance des Soins Prénatals et Postnatals

Les soins prénatals sont cruciaux pour éviter la mort de l'enfant et de la mère. Cependant, les risques persistent même après l'accouchement. C'est pourquoi l'OMS recommande que les femmes enceintes bénéficient d'un suivi postnatal dans les 2 à 3 jours suivant l'accouchement. « Elles doivent également être revues entre 7 jours et 2 semaines après l'accouchement, et encore après un mois. Cela est nécessaire car après l'accouchement, la femme peut avoir des saignements., L'utérus peut ne pas se remettre correctement en place. En outre, si la femme avait une infection pendant la grossesse, elle peut la transmettre à l'enfant. La mère peut également éprouver des douleurs au niveau des seins, du dos dorsal, ou encore souffrir d'anémie », a rappelé le Dr Elouse Pierre.  

Auteure: Germina Pierre Louis 



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