L'Institut PANOS implique 10 jeunes influenceurs des réseaux sociaux dans la promotion de comportement sexuel responsable
Le Restaurant La Réserve à Pétion-ville a accueilli deux journées d'atelier de formation organisées par l'Institut PANOS les 26 et 27 septembre dernier pour 10 jeunes influenceurs des réseaux sociaux. '' Enpotans rezo sosyal yo pou pwomosyon konpòtman responsab nan sante seksyèl jèn yo'' était le thème adopté pour cet atelier qui visitait à ancien et sensibilise les jeunes sur le VIH/SIDA (prévention et traitement) ; l'importance du suivi médical, le planning familial et aussi à faire en sorte qu'ils utilisent leurs plateformes sociales pour sensibiliser leurs followers à adopter des comportements plus sains en matière de santé.
Jeune chrétienne, humoriste, Jade Maélie Maignan (jala_maigan sur les réseaux sociaux), pratique l'abstinence sexuelle qu'elle assume. Durant cet atelier, elle a découvert qu'il s'agit aussi d'une méthode contraceptive qui permet d'éviter les grossesses non désirées et les infections sexuellement transmissibles (IST). Cette jeune demoiselle, avec un nombre impressionnant de followers, évite de prononcer le mot ''sexe'' qu'elle préfère appeler « Tchoukoutchoukou » . Rien d'anodin. Sa réaction témoigne du tabou qui entoure la question de la sexualité chez les jeunes haïtiens.
Elle a toutefois souligné que la pratique de l'abstinence n'empêche nullement de chercher à s'informer sur les méthodes contraceptives existantes et les risques liés aux relations sexuelles non protégées. ''La plupart des parents n'éduquent pas leurs enfants sur ces sujets à cause des tabous existants . Je n'avais pratiquement pas de connaissances sur ces sujets. Sinon très peu. Maintenant, je suis bien édifiée '', a-t-elle avoué.
''Je sais que le VIH entraîne une déficience immunitaire qui, non traitée, peut déboucher sur la mort. Cependant, si la personne séropositive suit régulièrement un traitement antirétroviral ou ARV, elle peut vivre avec le virus sans risque d'atteindre le stade fatal appelé SIDA.'' a expliqué Jade, une autre influenceuse, pour démontrer comment elle a bien compris les interventions des médecins spécialistes à cet atelier. Sur les méthodes contraceptives, elle a énuméré toutes celles disponibles comme la stérilisation féminine, la ligature des trompes, la vasectomie, l'anneau vaginal, le stérilet, l'implant et conseillé aux jeunes sexuellement actifs de choisir celle qui leur convient le mieux' 'pour éviter des grossesses non désirées.''
Darlinedie Pierre croit que cette formation revêt une grande importance car les groupes sociaux (église, école) n'assurent pas l'éducation sexuelle des jeunes comme ils le devraient. ''Les jeunes font de l'auto-éducation sexuelle et, dans la majorité des cas, vont sur internet qui, avec la flopée de désinformations qui y circule sur ces sujets-là, n'est, malheureusement, pas la source la plus recommandable. Du coup, quand nous avons la chance d'avoir des médecins comme formateurs dans ces genres d'ateliers, c'est très bénéfique.''
''Sur les méthodes de contraception, j'en ai découvert plusieurs qui, à l'avenir, pourraient probablement m'éviter une grossesse non désirée'', croit-elle. Elle promet de s'engager à créer des contenus utiles sur ses plateformes pour sensibiliser d'autres jeunes sur ces thématiques et aussi inviter d'autres influenceurs à emboîter le pas à leurs pairs.''
Bertrand Baudelaire, dit GBB, avoue être un pratiquant régulier du retrait comme méthode contraceptive. Tout au long de l'atelier, cet humoriste, très suivi sur les réseaux sociaux, s'est vanté de son savoir-faire dans cette méthode qui, pourtant, exige de l'homme une grande maîtrise de soi au moment de l'éjaculation . Il a, quand même, précisé qu'avant cette formation, il n'avait aucune idée de l'existence des autres méthodes en dehors, bien sûr, du retrait et du préservatif.
''Pendant ces deux journées de formation, j'ai acquis beaucoup de connaissances sur le VIH et la planification familiale. Je sais quoi dire et ne pas dire. Avant cette formation, je confondais toujours VIH et SIDA croyant, à tort, que ces deux thèmes étaient interchangeables. Désormais, je suis bien édifié sur la différence entre ces deux stades de l'infection. En outre, j'ai appris aussi qu'une personne infectée qui suit un traitement ARV sans interruption peut vivre normalement avec le virus sans aucun risque d'arriver au stade de SIDA. Par conséquent, j'ai des outils en main pour faire la sensibilisation de mes followers'', s'est-il réjoui.
Dr Richard Larosilière, Responsable de la prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant (PTME) au MSPP, s'est dit ravi de travailler avec ces jeunes influenceurs. ''Les jeunes sont très touchés par tous les incidents liés aux nouveaux cas d'IST, que ce soit la syphilis ou le VIH, auxquels ils sont constamment exposés. Le VIH existe depuis 42 ans, mais il y a moins de communication de masse à ce sujet. », déplore-t-il en espérant que les jeunes relayeront ces messages dans leurs plateformes respectives.
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