Maladies cardiovasculaires en Haïti : une enquête révèle un manque alarmant de sensibilisation
Le CPMCV, en partenariat avec l’Institut Panos, a présenté ce mardi 01 octobre 2024 les résultats de l'enquête intitulée Connaissances du public sur les maladies cardiovasculaires et leurs facteurs de risque en Haïti : une enquête transversale en ligne.
Cette enquête, menée entre juillet et août
2023, s’inscrit dans le cadre des efforts continus du CPMCV pour sensibiliser
la population haïtienne aux maladies cardiovasculaires et aux comportements
préventifs à adopter. Selon le docteur François Staco, l'enquête a révélé des
lacunes importantes en ce qui a trait aux connaissances des citoyens sur ces
maladies et leurs facteurs de risque ; des résultats qui justifient la
nécessité de renforcer les actions d'éducation et de prévention au niveau
national.
832 répondants, répartis dans les dix
départements d'Haïti, ont participé à l'enquête, dont les principales
conclusions sont alarmantes. 12 % des participants n’ont jamais entendu parler
des maladies cardiovasculaires. 50 % pensent que les personnes de moins de 30
ans ne sont pas à risque. 72 % des participants ne savent pas comment limiter
leur risque de développer une maladie cardiovasculaire. 53 % ne font pas le
lien entre le diabète et les maladies cardiovasculaires. 48 % ignorent le lien
entre la consommation d’alcool et les maladies cardiovasculaires.
En Haïti, les maladies cardiovasculaires (MCV) constituent l'une des
principales causes de mortalité. Alors que neuf Haïtiens sur dix présentent au
moins un facteur de risque de MCV, jusqu’à 80 % des infarctus du myocarde et
des accidents vasculaires cérébraux pourraient être évités par l’adoption de
saines habitudes de vie.
C’est dans cette optique que le CPMCV,
organisme à but non lucratif en prévention des MCV, a organisé cette enquête
dont l’objectif est de détecter et de sensibiliser les gens des communautés aux
facteurs de risque cardiovasculaire ainsi qu’à l’adoption de saines habitudes
de vie.
« L'enquête est formatrice tant pour les
membres de la communauté que pour les étudiants impliqués, et pour les
autorités qui ont dorénavant des données fiables afin d’agir le plus rapidement
possible. L’activité peut favoriser une meilleure implication de cette
population et l’inciter à mieux contrôler leurs facteurs de risque, mais
également permettre à la population de changer d'habitudes. L’ajout d’activités
de dépistage (telles que la mesure de la glycémie capillaire et du cholestérol)
serait bénéfique et donnerait un portrait plus complet du risque
cardiovasculaire. »
Les maladies cardiovasculaires, y compris
l’hypertension et les accidents vasculaires cérébraux, comptent pour une part
importante de la mortalité dans le pays. Il est grand temps pour les autorités
sanitaires de sonner le glas afin de projeter dans le futur des dépenses
publiques, qu’il s’agisse de l’hospitalisation ou de consultations médicales
selon divers scénarios d'évolution de la présence des MCV.
Gerard H. Resil
Comments
Post a Comment